Le colombier de Puyfromage est une curiosité locale.
Son ancienneté et son importance en font un édifice exceptionnel.
Il contient 1000 loges appelées « boulins » (cavités pouvant recevoir les pigeons).
Le droit de colombage était, sous l’Ancien Régime, un droit seigneurial à valeur de privilège.
Plus le colombier était grand, plus le seigneur était important. Chaque boulin représentait un « journal », superficie de travail d’un ouvrier dans une journée, soit 49 ares à Puyfromage. Le domaine avait donc une superficie totale de 490 hectares soit 5 fois plus que maintenant.
Probablement en raison des dégâts occasionnés aux cultures avoisinantes (un pigeon consomme environ 25kilos de nourriture par an), Napoléon 1er a définitivement interdit les pigeons à Puyfromage. En effet, un document des Archives Départementales précise :
« NOUS, NAPOLEON, Empereur des Français et Roi d’Italie … interdisons les pigeons à PUYFROMAGE ».
– A l’origine, les deux ouvertures sur la toiture étaient fermées par des volets en bois percés de trous différents pour l’entrée ou la sortie des pigeons. On les déplaçait en fonction des saisons pour essayer de réguler la température à l’intérieur. La forme de ces trous était étudiée pour interdire l’accès des prédateurs. Seuls des circaètes et des chouettes effraies pouvaient y pénétrer.
– A environ un mètre sous le toit, une avancée ceinture le colombier afin de protéger, là encore, les pigeons des petits prédateurs malins, experts en escalade tels que rats, belettes, fouines, etc…
– La charpente est en cœur de châtaignier, bois qui non seulement se conserve bien, mais en plus est un excellent répulsif pour les araignées. La partie centrale et les potences supérieures sont d’époque. L’échelle tournante servait pour le nettoyage et le ramassage des pigeonneaux.
-Ces 1000 boulins accueillaient environ 4000 pigeons (1 couple et 2 pigeonneaux par boulin).
La chair du pigeon était très appréciée et la fiente, appelée « colombine », particulièrement convoitée pour servir d’engrais. Elle était précieusement récoltée et tellement prisée qu’elle constituait parfois la dot des filles à marier (elle valait 25F l’hectolitre en 1837) !
SOMMAIRE : Une histoire de famille | Origine du nom | Le château | Le vieux château et son donjon | Le colombier